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Ultra-Trail du Pas du Diable 29-30 avril 2017 par Mr Steph

Alors voilà, je viens de mettre le pied sur la ligne d’arrivée… Il tombe des cordes ! Il est 9h30, je cours depuis 29h30.

Mais voilà comment tout a commencé. Janvier 2017, je m'inscris sur l’ultra Trail Du Pas du Diable (bizarre l'intitulé, ça je vais le comprendre plus tard) qui se déroulera le samedi 29 avril 2017. Après 3 mois d'entraînements et 1050 km de course, 27.000 m de d/+ sans compter  les  800 km de VTT et toutes les autres sorties rando ....

Ça y est, nous sommes le jeudi 27 avril, il est 13h, nous sommes dans la voiture direction Saint du Bruel dans l’Aveyron. Vendredi 28 avril au matin petit briefing avec ma chérie. Nous checkons le matériel à prendre en fonction du temps, les ravitos solides et liquides, le temps que  je vais mettre entre chaque ravito, et des bisous pour les encouragements. C'est bon pour le moral. 

Samedi, 3h30 du mat’ sur la ligne de départ, après avoir dormi 2 h. Le stress comme d'habitude.  Sandra m'encourage, moi je rentre dans ma bulle, la journée va être longue et exigeante, mais c'est que du bonheur. Au départ, comme prévu, le diable arrive comme suspendu dans le vide, visible de tous. Il nous rappelle les consignes de sécurité et nous informe que les gagnants des années précédentes ne sont pas revenu… et ce n'est pas pour rien. C'est moche ça va piquer !!! 

Le top départ est donné. Nous partons comme des diablotins avec des bâtons en guise de cornes. Les premières heures se font de nuit. Le premier ravito n’est pas accessible pour les accompagnants. Je retrouve Sandra avec ¾ d’heure d’avance au deuxième ravito, au 21ème km, après 1.200 m de D/+. Le parcours est accidenté. Les descentes, avec beaucoup de monotraces, ne permettent pas de doubler des singles track. Des genêts qui recouvrent le chemin m’empêchent de savoir où je mets les pieds ! Ca descend à pic !  Un quart d'heure d’arrêt. Je ravitaille en eau et en barres salées et sucrées (fabrication maison). Je change mes buffs. Il fait jour, mais je garde ma frontale, nous allons traverser des grottes de folie. 

C'est reparti pour 12 km avant le prochain ravito. Parcours très technique mais très sympa. Un paysage très vert. Nous traversons la grotte de Saint Firmin. Nous devons utiliser des cordes pour y accéder mais également pour en sortir, au milieu de la forêt… comme pour renaître de terre. C'est beau, hein tintin ,ce que je dis. Le troisième ravito au Touquet n’est pas accessible pour Sandra. Tu m’étonnes ! Personne pour nous accueillir. Des bouteilles d'eau sont posées sur un gros caillou au fond d'un trou au milieu de la forêt. Ils ont du les déposer en hélicoptère.

Et c'est reparti pour 12 km jusqu'à Camprieu. Toujours aussi vert ! L’entraînement paye. Je suis très facile dans les montées. Nous traversons la grotte de Bramabiau en courant. Je suis émerveillé.  Les cascades qui sortent de la roche sont mises en scène par des jeux de lumières. Déjà le 41ème km. C’est le ravito de Camprieu où nous sommes accueillis dans un grand gymnase. 15 minutes d'arrêt. Ravito solide et liquide. Je change de tee-shirt et je mets ma visière puisque le soleil donne déjà beaucoup depuis ce matin. Sandra a passé son temps à m'attendre en jouant avec un border Collie qui ne demandait que ça ! 

Et hop en marche !  (Merde Ça me rappelle Macron). Je suis avec un groupe de trailers qui discutent. Je les double… pour m'apercevoir au bout de 200 mètres qu'ils se sont trompés. Putain la misère… 2 km supplémentaires et du dénivelé en plus… 20 minutes dans la vue. Heureusement que je suis un bon orienteur. Hein Eric !!! Depuis 2 h je me sens bien. Je traverse la forêt qui débouche sur une route à traverser et là, qui je vois assise sur le bord tranquillement au milieu de nulle part… Sandra qui encourage les traileurs. La belle vie quoi !! A la sortie d'un petit village nous devons passer une buse très exigue en nous allongeant  pour ramper.

Déjà 63 km au compteur. 11h30 de course. Il est 15h30. J'arrive au ravito de Dourbie en courant sous les applaudissements de la foule en liesse ! Ravito, massage, changement de tenue. Je suis dans les temps que j'avais prévus. Merci mon cœur.Après une pause de ¾ d’heure je me remets en marche. Vive Macron !!! Je donne rendez-vous à Sandra au prochain ravito dans 10 km. En repartant… 580 m de D/+ droit dans la pente… Ca pique !!! Nous longeons la crête sur 1 km. En me retournant je découvre Dourbie. Vue magnifique de ce village au milieu de la vallée. Le soleil est toujours au rendez-vous. Je sens que les montées sont un peu plus difficiles qu’au départ… Normal ! J’ai déjà pris 3300 m de D/+ dans les jambes ! Malgré tout je suis en forme, le paysage est vraiment magnifique. De moins en moins de vert… et de plus en plus de caillasse !!! Nous empruntons les traces d'un trail que j'ai déjà fait, les Templiers. Je vais me répéter, désolé mais le paysage et toujours aussi beau.

Ravito des Laupies après 74 km et 14 heures de course. J'arrive sur un point d'eau installé sur une table en vrac et en plein vent. Heureusement, Sandra est là. Ma chaise est prête, je me change, je bois, je mange, je la bouscule elle ne se réveille pas comme ... Vous devez connaître la suite. Une petite douleur intestinale me rappelle qu'il va falloir que je fasse quelque chose. Problème.... pas de toilettes.... et pas d'endroit pour se cacher. Alors entre deux arbres, à la vue de tout le monde, installé, accroupi, sur ce qu'il me reste de jambes, le cul à l'air ventilé par l'air des Cévennes... je pousse !!! Je m'en fou ! Je ne connais personne ! L'affaire finie je prends la direction d'Aumessas pour 11 km !
Heureusement que j'avais prévu ma frontale puisque je vais arriver de nuit. Plus grand chose à raconter sur le paysage puisque je ne vois plus qu'un mètre carré devant moi ! Des montées et des descentes dans les cailloux, des cascades pour ne pas tomber, des petites douleurs me rappellent que je vais arriver au 96ème km à Aumessas.

Au ravito,  ma team m'attend : Sandra, mon kiné et sa femme. Eh oui, je ne vous ai pas dit... mon kiné s'est inscrit sur le 60 km dont le départ commence au 60ème km du 120 ! Et ça va avoir son importance.... Au programme massage par Xav', bonne humeur par Marie et ravitaillement par Sandra. Je me restaure et je m'équipe pour la nuit qui va être froide très ventée ! Xav m'explique le parcours d'enfer des 30 derniers kilomètres... et là.... le nom de cet ultra prend tout son sens : l'ultra du pas du diable ! Avant de repartir j'interpelle un coureur qui était sur le point d'abandonner malgré les encouragements de sa femme et de ses enfants : "On y va ? Tu es prêt ?" Il s'appelle Stéphane et après 5 secondes d'hésitation il décide de me suivre. Xav nous ouvre le chemin pendant une dizaine de minutes pour s'assurer que nous sommes sur la bonne voie. Marie et Sandra ferment la marche. Il est 00h30 !
Premières réjouissances 9 km de montée dans la caillasse et 1000 m de D/+ à absorber. Suivi d'une descente à pic très technique recouverte de genêts sans possibilité de savoir où on met les pieds. Puis  un pierrier ultra technique, et comme dirait un copain "c'est que le prénom !". Et pour terminer cette première partie une descente en rappel dans de la terre mouillée et très glissante à travers la forêt.  Nous remontons 560 m de D/+ pour arriver sur une crête où des rafales de plus de 100 km/h de vent nous accueillent. Et petit bonus : la pluie nous fouette le visage. Sans oublier le brouillard qui nous oblige à rester concentrés pour suivre le balisage. Quel plaisir peut-on trouver à courir quand on ne voit rien… Nous le saurons après : le département venait de passer en vigilance orange ! J'ai eu peur à chaque ravito qu'on nous annonce que la course était arrêtée. Donc Stéphane et moi avions décidé de ne pas dire aux bénévoles dans quelles conditions se faisait la course. Déséquilibré par le vent, je suis tombé plusieurs fois. La traversée des forêts n'est pas rassurante. Le bruit des arbres à cause du vent nous inquiète. 

Pour nous faire arriver au ravito de Jaoul 105ème km officiellement (mais 112 km en réalité) sous une tente improvisée avec beaucoup de chauffage. On se ravitaille rapidement. Et là je vois que les bénévoles sont inquiets de nous laisser partir. Il n'y a pas de diable sans enfer. Et je n’ai pas fait 900 km pour un petit vent du nord. Pas facile de sortir de la tente tellement le contraste est saisissant. La pluie et le vent sont toujours au rendez-vous. Nous allons descendre jusqu'à l'avant-dernier point d'eau improvisé dans un garage. Cette descente se fera à travers les bois sur une patinoire de gadoue. Un bénévole nous indique que le prochain et dernier ravitaillement est dans 3,5 km.... finalement c'est 8 km ! Et 500 m de D/+. Alors que je ne m'y attendais pas, Xavier est là... dans la forêt, venu à notre rencontre. Content de le voir je suis persuadé que nous arrivons au ravito du Prat... Mais non, il m'annonce qu'il vient de marcher pendant 20 min ! Nous le suivons et rejoignons Sandra et Marie un peu plus loin.

Le ravito du Prat est dans une grange où nous sommes accueillis par un feu de cheminée très agréable après cette nuit de folie. Ce ne sont pas les flammes de l'enfer ! Elles nous réchauffent pendant ces quelques minutes d'arrêt. Après m'être complètement changé nous repartons derrière Xavier et suivis de Sandra et Marie pour les 7 derniers kilomètres. Deux grosses montées suivies de deux grosses descentes dans la gadoue, ça change.... Mais la bonne humeur est toujours au rendez-vous malgré ces conditions difficiles. Mon coéquipier Stéphane ne peut presque plus courir et il me parle souvent d'abandon. Alors j'organise un petit fractionné pour tenter de le faire courir un peu : 1 min de course, 1 mn de marche... mais malheureusement ça ne dure pas longtemps.... il est rincé ! Ça fait un moment qu'il me dit de ne pas l'attendre... mais impossible pour moi, même si je suis en "forme"... nous sommes ensemble depuis le 91ème... alors on va finir ensemble ! Les minutes passent... et l'arrivée approche ! 
Comme les organisateurs pensent certainement que nous n'allons pas être fatigués après plus de 120km.... ils nous font descendre dans un petit tunnel les pieds dans l'eau. Après tout… ben pourquoi pas ! Nous arrivons tous les deux et terminons en courant ! Bien évidemment ma team est là. L'émotion est au rendez-vous. 29h et des cailloux....
Après vérification de ma montre.... j'ai parcouru 130 km et 7000 m de D/+ ! Le speaker confirme une petite erreur de balisage.... moi je dirais plutôt un coup du diable !!!! 10km de plus et 500 m de dénivelé positif en plus.....
Belle course et une aventure humaine ! 

Merci à mon cœur d'avoir "supporté" tous ces week-ends d'entraînement à Clécy ! Merci d'avoir été là. 
Merci à Xavier pour son soutien, ses conseils et ses mains magiques. 
Merci à Marie pour ses encouragements et son sourire. 
Merci à ma fille qui a été à mes côtés pendant toute la course.
Merci à mes beaux-parents et parents de m'avoir supporté dans cet "enfer".
Merci à mes amis pour leurs encouragements sur les réseaux.

PS : Le 30km du dimanche a du être raccourci à 25km en raison des conditions très difficiles… puis finalement stoppé par le préfet…. Ouf pour le 120 !!!! N’hésitez pas à aller voir le Facebook de l’Ultra Pas du Diable. Sur la vidéo 30km façon mud day. Ca vaut le détour.


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Commentaires (5)

  • Bravo mon Téphane !!!!
    Sinon, il ne louchait pas un peu le border que tu as vu ?

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  • Bravo champion !!
    Une aventure de dingue, tu nous fais rêver !
    Entrainement difficile, compétition facile... enfin il paraît, ça dépendait certainement de l'humeur du diable !!!

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  • Merçi Tophie. Il ne louche pas mon tien !!!!

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  • Bien joué !
    Bon maintenant il est temps de passer aux choses sérieuses, les raids multisports en orientation :p

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  • RESPECT ! BRAVO ! Quel homme !
    Sylvie N

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